Puisque le soleil brille encore, Sarah Barukh

Paris. Sophie, la quarantaine, est une brillante avocate qui dirige son propre cabinet. Elle a tout donné à sa carrière, au détriment de sa vie de couple et de sa fille de 9 ans. Mais rejetée par sa mère qui lui préfère sa sœur cadette, elle souffre depuis l’enfance d’un mal-être et elle est rongée par des tocs qu’elle tente de maîtriser à l’aide de médicaments qui l’assomment.

Son monde s’écroule lorsque son père qu’elle admire, son pilier, son modèle, son complice meurt d’un cancer incurable. Elle décide alors de partir en Espagne sur les traces de sa famille. Ses parents lui ont en effet raconté qu’ils avaient fui leur petit village d’Andalousie suite à un immense incendie qui a ravagé leurs maisons et décimé tous les membres de leur famille. Mais une fois sur place, les habitants de Puebla Maria sont formels : il n’y a jamais eu d’incendie dans leur village.

Sophie fouille alors l’appartement de ses parents à la recherche d’indices et découvre leurs passeports : des passeports non pas espagnols mais argentins. Toute son histoire familiale est un mensonge. Son père, la personne en qui elle avait le plus confiance, l’a trahie. Mais pourquoi ?

Buenos Aires. Soledad a sombré dans l’alcool pour oublier ce qu’elle a subi sous la dictature militaire argentine. Elle est une survivante de ce régime responsable de la mort ou de la disparition de quelque 30 000 personnes. Mais on lui a volé sa fille Abril alors qu’elle n’avait que deux jours. Et rien n’a pu combler ce manque, même pas son fils Nahuel, abandonné par son père et qui la porte à bout de bras.

La rencontre entre Sophie et Soledad, deux femmes aux destins brisés en quête de vérité, mettra-t-elle fin aux non-dits, aux secrets, aux mensonges ? Le pardon est-il possible ?

Un magnifique roman sur le secret des origines. Comment se construit-on quand toute son histoire familiale est basée sur des mensonges ? Pour raconter l’histoire d’une femme en quête d’identité, l’auteure s’appuie sur des faits réels survenus pendant la junte militaire en Argentine entre 1976 et 1983 dont, notamment, le vol de quelque 500 bébés, des enfants arrachés à leur mère biologique qui, pour la plupart, ont ensuite été assassinées, pour les donner à d’autres familles.

Un livre bouleversant, poignant, vibrant d’humanité et extrêmement documenté.

Editions Calman-Levy, 2021 et Livre de poche, 2024

A propos de l’auteure

« Puisque le soleil brille encore » est le quatrième roman de Sarah Barukh qui a également publié « Elle voulait juste marcher tout droit » (2017), « Le cas Zéro » (2019) et « Envole-moi » (2020). En 2023, l’auteure a également conçu l’ouvrage collectif « 125 et des milliers » qui relate l’histoire de femmes victimes de féminicides racontée par leur famille.