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L’annonce, Pierre Assouline

  • Genovefa
  • 25 mai
  • 2 min de lecture


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Le 6 octobre 1973, lors des célébrations de Yom Kippour à Paris, Raphaël, un étudiant juif séfarade, apprend que l’Egypte et la Syrie ont lancé leurs armées à l’assaut d’Israël. C’est le début de la guerre du Kippour. Avec quelques camarades, membres comme lui du Comité de liaison des étudiants sionistes socialistes, il décide de partir en Israël en tant que volontaire civil.


Hébergé par une famille du mochav Aharon Al Tsadikim, on lui confie la mission de s’occuper d’un immense élevage de dindons. La guerre sans la faire mais solidaire du pays attaqué par ses voisins en remplaçant la main d’œuvre défaillante. Le soir, il rejoint les autres volontaires qui suivent les événements à la radio et commentent la contre-attaque de Tsahal. Entre deux bulletins militaires, il entend que Leonard Cohen, son musicien préféré, donne des concerts sauvages pour soutenir les troupes et qu’il a même chanté au QG de Sharon. « So long, Marianne… », il faut absolument qu’il le retrouve, il ne peut pas rater ça.


Un jour de repos du chabbat, Raphaël rencontre, dans un bar de Jérusalem, Esther, une soldate israélienne de vingt ans, membre des « katsin nifgaim », une unité spécialisée de l’armée chargée d’annoncer aux familles la mort au combat d’un de leurs membres. Une idylle naît entre eux mais elle sera de courte durée car le jeune homme doit rentrer en France, son contrat d’engagement ayant pris fin.


Cinquante ans plus tard, Raphaël est de retour en Israël, en pèlerinage, car Esther, dont il n’a jamais eu de nouvelles, n’a jamais cessé de hanter ses nuits. Le lendemain de son arrivée, le 7 octobre 2023, une autre attaque a lieu : mille deux cents morts, auxquels s’ajoutent des milliers d’otages, de blessés. Un véritable carnage, un pogrom. Jamais depuis 1945, autant de Juifs n’ont été assassinés en une seule journée.


A la fin de cette journée, il sait que, « quelle que soit la suite des événements, les terroristes ont déjà gagné la guerre qui s’annonce car ils ont brisé non pas le mythe de l’invincibilité de l’armée israélienne, déjà mis à mal (…), mais la conviction d’être à l’abri du pire en Israël ».


« Ce livre, j’aurai passé un demi-siècle à ne pas l’écrire », confesse Pierre Assouline. Et puis, un matin, ce roman s’est imposé d’évidence. Le soir même, il apprenait la tragédie du 7 octobre. Un très beau roman, à la fois romantique et philosophique, dans lequel l’auteur raconte un pan marquant de sa jeunesse et évoque la résurgence de l’antisémitisme.


Editions Gallimard, 2025


A propos de l’auteur


Journaliste, romancier, biographe et chroniqueur de radio, Pierre Assouline est membre de l’Académie Goncourt et lauréat de nombreux prix littéraires. Il a notamment publié les biographies de Gaston Gallimard, d’Albert Londres, de Simenon et d’Hergé. Il est également l’auteur de dictionnaires, dont le « Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature ».

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