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La sage-femme d’Auschwitz, Anna Stuart

  • Genovefa
  • il y a 19 minutes
  • 2 min de lecture


De la fenêtre de son appartement à Lodz, Ana Kaminski peut apercevoir le ghetto dans lequel sont parqués quelque 160 000 Juifs, dont son amie Ester Pasternak. Guidée par sa foi catholique, elle tente par tous les moyens de les aider en leur apportant de la nourriture et de faux documents. Prise en flagrant délit, elle est arrêtée et envoyée au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau le 17 avril 1943.


A son arrivée au camp, elle est persuadée qu’elle ne survivra pas à l’enfer. Mais elle possède une qualité que les nazis recherchent : elle est sage-femme. Avec l’aide d’Ester, qui est infirmière, elle donne naissance aux enfants des autres prisonnières qui, toutes, souffrent de malnutrition et parfois du typhus, et sont entassées les unes sur les autres à dix par couchette dans une minuscule pièce infestée de rats.


Une mission terrible car les nouveau-nés juifs sont aussitôt noyés dans un sceau rempli d’eau ou livrés à Josef Mengele pour participer à ses expérimentations diaboliques. En tenant tête aux autorités du camp, Ana met fin à l’extermination des bébés juifs mais, ne recevant aucune nourriture et leur mère n’ayant pas de lait, très peu survivent. La maternité est un véritable mouroir.


Lorsque le programme « Lebensborn » est mis en place par le Troisième Reich, des SS sélectionnent régulièrement des bébés « valables », autrement dit blonds aux yeux bleus, pour qu’ils soient élevés dans des familles aryennes. Au fil des mois, alors que les Allemands essuient de lourdes défaites sur le front russe, les conditions de sélection se font plus souples et des enfants juifs sont également destinés à la « germanisation ».


C’est alors qu’Ana réalise qu’elle peut faire plus que de les mettre au monde : en tatouant secrètement le matricule de leur mère en tout petits caractères dans le pli de leur aisselle, il sera possible de les identifier. Ainsi, après la guerre, ces enfants et leurs mères, si elles ont survécu, pourront se retrouver.


Ce roman poignant très bien documenté s’inspire de l’histoire de Stanislava Leszczynska, une sage-femme polonaise déportée avec sa fille Sylwia à Auschwitz pour avoir aidé des familles juives du ghetto de Lodz. Elle a mis au monde plus de 3000 enfants entre les barbelés du camp d’extermination, dont aucun n’est mort durant l’accouchement malgré les conditions de détention inhumaines. Mais on estime que 2500 d’entre eux n’ont pas survécu, victimes de la noyade ou de maladies.


Honorée en Pologne, plusieurs hôpitaux et rues portent le nom de de Stanislava Leszczynska, de même que la route principale qui traverse le camp d’Auschwitz.


City Editions, 2023 et Editions J’ai lu, 2024

Traduit de l’anglais par Maryline Beury

Titre original  “The Midwife of Auschwitz


A propos de l’auteure


Ecrivaine britannique, Anna Stuart a publié plusieurs romans qui se déroulent pendant la Seconde Guerre mondiale dont notamment « L’orpheline d’Auschwitz », ainsi que des sagas médiévales. Ses livres, devenus des best-sellers, ont été traduits dans une dizaine de langues.

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